Le Briovérien est une entité géologique qui affleure très largement dans le Massif Armoricain, épaisse de plus de 1000m et composée de faciès variés de conglomérats, de grès, et de siltites, produits depuis des zones côtières jusqu’à des contextes turbiditiques profonds. Elle est étudiée depuis la fin du XIXème siècle et reste pourtant mal datée et considérée, à tort, azoïque. Tout juste osait-on l’attribuer à la transition Ediacarien-Cambrien sans pour autant pouvoir identifier et localiser cette limite géologique fondamentale. L’étude récente et détaillée de nombreux sites du Finistère, du Morbihan, d’Ille-et-Vilaine et de Normandie permet pourtant d’apporter deux gammes d’informations qui en donnent une idée stratigraphiquement plus précise et paléontologiquement moins austère. D’une part, le Briovérien supérieur (584 à 540 Ma) présente localement des dépôts fossilifères, contenant essentiellement des ichnofossiles horizontaux générés par des métazoaires vermiformes (Helminthoidichnites tenuis, Helminthopsis tenuis,Gordia marina) mais aussi plus ponctuelle- ment des fossiles d’algues macroscopiques (Chuaria), de métazoaires discoïdes (Beltanelloides, ?Nimbia), ou d’annélides indéterminés. D’autre part, les datations radiochronologiques sur grains de zircons détritiques issus de dépôts du Briovérien et provenant de six sites en Bretagne et trois sites en Normandie, fossilifères ou non, dévoilent des cortèges d’âges dont les plus récents plaident, selon les sites, pour de l’Ediacarien final (550 Ma) ou du Cambrien (540 Ma, voire 530 Ma). Qu’il s’agisse d’Ediacarien avéré ou de Cambrien inférieur, le Briovérien n’est donc pas à négliger dans la caractérisation du passage Précambrien-Paléozoïque en Europe, et peut apporter de précieuses informations paléontologiques et stratigraphiques.