La thématique Pierres Mises en OEuvre de l'Institut des Sciences de la Terre d'Orléans a pour objectif d'étudier l'altération des pierres des monuments historiques, de quantifier les principaux mécanismes responsables de leur dégradation et d'étudier des processus de restauration. L'eau étant le principal vecteur de l'altération des pierres, sa circulation induit des dissolutions et des recristallisations de minéraux. Ces phénomènes induisent des modifications chimique et texturale de la pierre, qui conduisent à terme à sa dégradation. Les restaurateurs doivent alors nettoyer, consolider, restaurer ou même changer la pierre. Une des solutions actuelles consiste à limiter la pénétration de l'eau à la surface de la pierre en appliquant des hydrofuges ou des résines synthétiques. Ces matériaux artificiels, qui donnent des résultats à court terme, peuvent avoir des effets néfastes à long terme sur la pierre et ont un caractère irréversible. Actuellement, la volonté est de vouloir garder en place la pierre d'origine sans ajouter de compléments. Dans cette optique, une autre technique se développe depuis ces dernières années. Il s'agit d'utiliser in situ le processus de carbonatogenèse dont sont capables certaines bactéries. L'objectif est de pouvoir recréer artificiellement un épiderme naturel et protecteur en surface de la pierre. Le Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques en partenariat avec la société Calcite Bio Concept a optimisé ce nouveau procédé et le teste sur site depuis 1993. Le but de notre étude est d'apporter des éléments complémentaires sur la caractérisation de la couche afin de mieux comprendre le mécanisme de sa formation. On s'intéressera notamment à la caractérisation minéralogique des carbonates formés ainsi qu'à leur répartition dans l'espace.