L’avènement de l’Anthropocène, ère caractérisée par les marques indélébiles laissées par l’Homme sur Terre, semble devoir être défini en 1950 (Zalasiewicz, ICS 2014). Pour les paléoenvironnementalistes, l’Anthropocène constitue un nouveau challenge : reconstituer l’évolution des écosystèmes à l’échelle des dernières décennies, en prenant en considération un acteur majeur : l’Homme. A l’instar des études sur des périodes plus anciennes, la Géochimie Organique aura un rôle majeur à jouer pour répondre aux challenges qui s’annoncent : (1) tester les traceurs et proxies classiques dans des contextes hyper-anthropisés tels que les villes ; (2) développer de nouveaux biomarqueurs pour distinguer les activités, pratiques et usages des populations. Ces enjeux motiveront des passerelles entre les géochimistes "paléo" et ceux traitant des questions de pollution. Nous avons analysé les biomarqueurs préservés dans les sédiments des lacs de l’Université (LU) et de l’Orée de Sologne (LOS) à Orléans afin de déterminer leur potentiel d’archivage (accumulation sédimentaire et typologie des biomarqueurs) et de tenter de reconstituer l’histoire récente du quartier de La Source. Ces lacs artificiels (bétonnés/bitumés) collectent les eaux de pluie et ont été curés dans les années 90. Seuls quelques centimètres de vase ont pu être récoltés dans LOS contre plusieurs dizaines dans LU.